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LES MABINOGION

Lorsqu’ils seront revenus à eux, ils accourront ici de nouveau pour te livrer au supplice à cause du chevalier. Ils seront fort irrités quand ils ne te trouveront pas. Moi je serai sur le montoir de pierre (1) là-bas à t’attendre. Tu me verras sans que je te voie. Accours et mets ta main sur mon épaule ; je saurai ainsi que tu es là. Suis-moi alors où j’irai. » Sur ce, elle quitta Owein.

Il fit tout ce que la pucelle lui avait commandé. Les hommes de la cour vinrent en effet chercher Owein pour le mettre à mort, mais ils ne trouvèrent que la moitié du cheval, ce qui les mit en grande fureur. Owein s’échappa du milieu d’eux, alla à la pucelle et lui mit la main sur l’épaule. Elle se mit en marche suivie par Owein et ils arrivèrent à la porte d’une chambre grande et belle. Elle ouvrit, ils entrèrent et fermèrent la porte. Owein


(1) Lady Guest, d’après Ellis (note 8, Way’s Fablîaux). fait remarquer que ces montoirs étaient placés sur les routes, dans les forêts, et aussi en grand nombre dans les vi1les. Il y en avait beaucoup à Paris, où ils servaient aux magistrats å monter sur leurs mules pour se rendre aux cours de justice. Sur ces montoirs ou sur les arbres å côté, les chevaliers plaçaient leurs boucliers comme signe de défi pour tout venant.

    compté, dans un texte gallois que je cite d’après lady Guest, parmi les treize raretés de l’île, gardées primitivement. À Gaerlleon sur Wyse. Ces curiosités avaient été emportóes par Myrddin, fils de Morvran, dans la maison de verre à Enlli ou Bardsey Island. D’autres en font la propriété de Taliesin. « La pierre de l’anneau d’Eluned qui tira Owein ah Urien : feutre la herse et le mur ; quiconque la cachait était caché par elle. »