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OWEN ET LUNET OU LA DAME DE LA FONTAINE

d’eau que je jetai sur la dalle. Voilà aussitôt le tonnerre et beaucoup plus fort que ne m’avait dit l’homme noir, et après le bruit, Fondée : j’étais bien convaincu, Kei, que ni homme, ni animal, surpris dehors par l’ondée, n’en échapperait. la vie sauve. Pas un. grèlon n’était arrêté par la peau ni par la chair : il pénétrait jusqu’à l’os. Je tourne la croupe de mon cheval contre Fondée, je place le son de mon bouclier sur la tète de mon cheval et sur sa crinière, la housse sur ma tête, et je supporte ainsi Fondée. Je jette les yeux sur Parbre : il n’y avait plus une feuille. Alors le temps devient serein ; aussitôt les oiseaux descendent sur Parhre et se mettent à chanter ; et je suis sûr, Kei, de n’avoir jamais entendu, ni avant, ni après, de xnusique comparable à celle-là (1). Au moment où je

(1) Le passage correspondant dans Chrétien est d’un grand intèrêt (éd. Förster, vers 460 et suiv.).

Vi sor le pin tant amassez
Oisiaus (s’esl. qui croire m’an vueille).
Que n’i paroit branche ne fueille.
Que toz ne fut cúverz d’oisiaus
S’an estoil. li arbres plus biaus ;
Et trestuít li oisel ehantoient
Si que trestuit s’antracordoíent,
Mes divers chanz chantoit chascuns ;
Quhnques ce que chantait li uns
À l’autre chanter n’i oï. »


E. Philipot m’a fait remarquer la frappante ressemblance de ce passage avec ce que dit Giraldus Cambronsis du chant chez les Gallois. (Cambrien Descr. c. 12) : in musica moclulamine non uniformiser ut alibí, sed multipliciler multzlsque modís et medulis