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LES MABINOGION

devant moi le long de la vallée de la rivière jusqu’au bois, puis je suivis le chemin bifurquait que m’avait indiqué l’homme, jusqu’à la clairière. En y arrivant, il me sembla bien voir là au moins trois fois plus d’animaux sauvages que ne m’avait dit mon hôte. L’homme noir était assis au sommet du tertre ; mon hôte m’avait dit qu’il était grand : il était bien plus grand que cela. La massue de fer qui, d’après lui, aurait chargé deux hommes, je suis bien sûr, Kei, que quatre hommes de guerre y eussent trouvé leur faix : l’l¿omme noir la tenait à la main. Je saluai l’homme noir qui ne me répondit que d’une façon bourrue. Je lui demandai quel pouvoir il avait sur ces animaux. ¢ Je te le montrerai, petit homme », dit-il. Et de prendre son bâton et d’en décharger un bon coup sur un cerf. Celui-ei tit entendre un grand bramement, et aussitôt, à sa voix accoururent des animaux en aussi grand nombre que les étoiles dans Fair, au point que j’avais grand-peine à me tenir debout au milieu d’eux dans la clairière ; ajoutez qu’il y avait des serpents, des vipères, toute sorte d’animaux. Il jeta les yeux sur eux et leur ordonna d’aller paître. Ils baissèrent la tête et lui témoignèrent le même respect que des hommes soumis à leur seigneur. « Vois-tu, petit homme », me dit alors l’hornme noir, « le pouvoir que j’ai sur ces animaux. »

Je lui demandai la route. Il se montra rude, mais il me demanda néanmoins où je voulais aller. Je lui dis qui j’étais et ce que je voulais. Il me rensei-