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OWEN ET LUNET OU LA DAME DE LA FONTAINE

fis connaître qui j’étais et quel étit le but de mon voyage : je voulais quelqu’un qui pût me vaincre, ou moi-même triompher de tous. » Il me regarda et sourit : « Si je ne croyais », dit-il, « qu’il dut tien arriver trop de mal, je Findíquerais ce que tu cherches. » J’en conçus grand chagrin et grande douleur. Il le reconnut à mon visage et me dit : Puisque tu aimes mieux que je t’indique chose désavantageuse pour toi plutôt qu’avantageuse, je le ferai : couche ici cette nuit. Lève-toi demain de bonne heure, suis le chemin sur lequel tu te trouvés tout le long de cette vallée là-bas jusqu’à ce que tu arrives au bois que tu as traversé. Un peu avant dans le bois, ’tu rencontreras un chemin bifurquant à droite ; suis-le jusqu’à une grande clairière unie ; au milieu s”élève un tertre sur le haut duquel tu verras un grand homme noir, aussi grand au moins que deux hommes de ce monde-ci ; il n’a qu’un pied et un seul œil au milieu du front ;à la main il porte une massue de fer, et je te réponds qu’il n’y a pas deux hommes au monde qui n’y trouvassent leur faix. Ce n’est pas que ce soit un homme méchant, mais il est laid. C’est lui qui est le garde de la forêt, et tu verras mille anîmaux sauvages paissant autour de lui. Demande-lui la route qui conduit hors de la clairière. Il se montrera bourru à ton égard, mais il Findiquera un chemin qui te permette de trouver ce que tu cherches »

Je trouvai cette nuit longue. Le lendemain matin je me levai, m*habillai, montai à cheval et j’allai