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de chercher à te voir ». ― « Voilà bien, pour moi, la meilleure affaire pour laquelle tu puisses venir. Me diras-tu qui tu es ? » ― « Prince, je suis Riannon[1], fille de Heveidd Hen[2]. On veut me donner à quelqu’un malgré moi. Je n’ai voulu d’aucun homme, et cela par amour pour toi, et je ne voudrai jamais de personne, à moins que tu ne me repousses. C’est pour avoir ta réponse à ce sujet que je suis venue. » ― « Par moi et Dieu, la voici : Si on me donnait à choisir entre toutes les femmes

  1. Elle est donnée en mariage, après la mort de Pwyll, à Manawyddan ab Llyr, par son fils Pryderi. Le chant de ses oiseaux merveilleux qui charme pendant sept ans Manawyddan et ses compagnons au festin de Harddlech, dans le Mabinogi de Branwen, fille de Llyr, est célèbre dans les légendes galloises. Les Triades de l’avare disent : « Il y a trois choses qu’on n’entend guère : le chant des oiseaux de Rhiannon, un chant de sagesse de la bouche d’un Anglais et une invitation à dîner de la part d’un avare » (Myv. arch., p. 899, 29). Goronwy Gyriawg, poète du xive siècle, compare, pour la générosité, une certaine Gwenhwyvar à Rhiannon (Myv. arch., p. 333, col. 1).
  2. Heiveidd hen ou le vieux. Il y a plusieurs personnages de ce nom. On trouve dans le Mab. de Kulhwch et Olwen un Hyveidd unllen ou à un seul manteau (trad. française), mentionné aussi dans le Songe de Rhonabwy ; un Hyveidd, fils de Don, dans le Mab. de Math, fils de Mathonwy (trad. franç.) ; un Heveidd hir ou le Long, dans le Mab. de Branwen ; un Heveidd, fils de Bleiddig, dans les Triades ; ce dernier serait fils d’étranger et aurait régné dans le sud de Galles (Triades Mab., p.308, 20) ; il serait devenu saint. Les Annales Cambriae signalent à l’année 939 la mort d’un Himeid (= Hyveidd), fils de Clitauc. Un guerrier du nom de Hyveidd est célébré par Taliesin (Skene, Four ancient books of Wales, II, p. 150, v. 7 ; 190, 25 ; 191, 26). Dans le Gododin (Skene, Four ancient books, II, p. 64), il s’agit de Heveidd hir.