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commun que le premier terme (Blegobred est pour Bled-cabrel) avec Bledri.

Il n’est pas douteux qu’un Bledri (Breri) == Bledhericus n’ait existé, grand auteur et compilateur de récits légendaires, mais, comme je l’insinuais dans ma première traduction (p. 21), il n’est pas le moins du monde certain que Thomas se soit inspiré directement de lui. Il met simplement sa version sous le patronage de la meilleure autorité indigène. Récemment, miss Jessie L. Weston a fait connaître un nouveau document intéressant Breri (Blederi)[1]. Le ms. add. 36614 du British Museum qui nous donne la continuation du Perceval de Chrétien par Wauchier de Denain, contient le curieux passage suivant ; décrivant le Petit Chevalier, qui garde le bouclier magique conquis par Gawain, l’auteur dit :

Deviser vos voel sa feiture
Si com le conte Bleheris
Qui fut nés et engenuis
En Gales dont je cont le conte
Et qui si le contoit au conte
De Poitiers qui aimoit l’estoire
E le tenait en grant mémoire
Plus que nul autre ne faisoit.

Le Bleheri gallois, évidemment le Breri de Thomas et le Bledhericus de Giraldus Cambrensis, aurait donc directement transmis son récità un comte

  1. Wauchier de Dennin and Bleheris, Romania, 1905, p. 1011-106.