Page:Loth - Mabinogion, tome 1.djvu/73

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
De toz les reis, de toz les cuntes
Ki orent esté en Bretaigne[1].

Breri est sûrement le Bledhericus de Giraldus Cambrensis : il représente le nom bien gallois de Bled-ri, avec un d spirant. La graphie de Giraldus représente, en faisant abstraction de la terminaison analogique en icus, la prononciation galloise : il s’est introduit entre la spirantes d et r une voyelle de résonnance qui se retrouve dans d’autres transcriptions et finit par former syllabe : cf. Graëlen pour Gradlon en passant par Gradlen. Bledri est le nom d’un évêque de Llandav nommé à ce siège en 983, célèbre par son savoir et son zèle pour l’instruction [2]. On trouve son nom, dans l’appendice de l’édition Gwenogvryn-Evans-John Rhys, p. 303, sous l’intéressante forme Blethery.

Gaufrei de Monmouth signale aussi un Blegobred ou Blegabred comme le roi des chanteurs et des poëtes[3]. Ce nom n’a naturellement rien de

  1. Gaston Paris, Hist. litt. de la France, XXX, p. 10.
  2. The Book of Llandav, éd. Gwenogvryn Evans, avec la coopération de John Rhys, Oxford, 1893, p. 247-252 ; 312-352.
  3. Historia, IIL, 19. Ce nom peut être rapproché de celui de Blegywryd, architecte de Llaudav, jurisconsulte et savant éminent, qui fut chargé par Howel Dda, de la rédaction du code de lois qui porte son nom (Ancient Laws and Institutes of Wales, éd. Auneurin Owen, p. I, p.343). La forme du Book of Llandav est Bledecuirit et Bledcuvrit (p. 222, 230) : p. 219. Il est aussi qualifié de famosissimus ille vir Bledcuirit (année 960). La forme plus ancienne serait Bled-cobrit ou Bled-cowrit.