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voisine vraisemblablement de compositions du genre de Kulhwch. Ils ont sûrement trouvé des romans déjà formés qu’ils ont modifiés suivant leur tempérament et auxquels ils ont ajouté.

La pénétration des deux éléments celtique et français, a été profonde et durable en Galles. L’aristocratie française recherchait fort les alliances avec les Gallois encore indépendants à la fin du xie siècle, et restés tels, pour une partie notable du pays, jusqu’à la fin du xiiie, tandis que les Saxons étaient courbés sous le joug ; il faut y ajouter l’auréole de noblesse et d’ancienneté qui s’attachait dans des légendes, à la race brittonique. David, fils du vaillant et redoutable roi de Nord-Galles, Owein Gwynedd, épouse une sœur de Henri II ; Llewelyn ab Jorwerth, roi de Gwynedd lui aussi, épouse Jeanne, sœur du roi Jean ; Gerard de Windsor épouse Nest, fille du roi Rhys ab Tewdwr ; Bernard de Neumarch épouse Nest, fille de Trahaearn ab Caradoc ; Robert Fitzhamon, Nest, fille de Jestin ab Gwrgant ; John de Breos, Margaret, fille de Llewelyn ab Jorwerth ; Reynold de Bruce, une autre fille de ce roi. Gruffydd ab Rhys se marie à Matilda, fille de William de Breos ; Rhys Gryg, son frère, à une fille du comte de Clare ; Kadwaladr ab Gruffydd ab Kynan, à une fille de Gilbert, comte de Clare, etc.[1]. La génération sortie de ces unions fut plus galloise souvent que

  1. Archæol. Cambr., XIX, 3e sér., p. 147. Cf. Stephens, Literature of the Cymry, p. 413.