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Destin de ses enfants, l’enlèvement et la reprise de Hilde-Gudrun ? À priori, l’hypothèse n’est pas insoutenable. Les Scandinaves ont fait du ixe au xie siècle de fréquentes descentes sur les côtes du pays de Galles et du Cornwall, et même des établissements durables dans le pays de Pembroke. Mais on pourrait tout aussi bien soutenir que s’il y a eu emprunt, c’est du côté Scandinave.

Si on compare les quatre branches du Mabinogi à certains récits irlandais appartenant au même groupe de traditions vieilles celtiques, comme ceux qui concernent les Tuatha Dé Danann (peuples de la déesse Danu) et parmi eux Lir et son fils Mamannan (c’est le Gallois Llyr et son fils Manawyddan), il apparaît clairement, comme l’a fait remarquer Alfred Nutt, que le caractère mythique primitif, encore reconnaissable cependant parfois dans les romans gallois, est beaucoup moins marqué que dans les sagas irlandaises, traitant de sujets analogues. Il est incontestable que ce sont les Irlandais qui ont le mieux conservé la tradition celtique primitive.

Je ne saurais, par contre, attribuer la supériorité des Gallois, dans ces quatre branches, sur les Irlandais, au point de vue narratif et littéraire, à quel-