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LE SONGE DE RONABWY

pie-noir, à la tête haute, dont le pied gauche était tout rouge, et le pied droit, depuis le garrot jusqu’au milieu-du sabot, tout blanc. Cheval et cavalier étaient couverts d’une armure jaune tachetée, bigarrée de laiton d’Espagne. La cotte d’armes qui le couvrait, lui et son cheval, était mi-partie blanche et noire, avec une bordure de pourpre dorée. Par-dessus la cotte se voyait une épée à poignée d’or, brillante, à trois tranchants ; le ceinturon, formé d’un tissu d’or jaune, avait une boucle toute noire en sourcils de morse, avec une languette d’or jaune. Son beaume étincelant, de laiton jaune, portait, enchâssée, une pierre de cristal transparent, et était surmonté d’une figure de griffon dont la tête était ornée d’une pierre aux propriétés merveilleuses. Il tenait à la main une lance à la hampe de frêne ronde, teinte en azur, au fer fraîchement ensanglanté, fixè par des goupilles d’argent. Il se rendit, tout irrité, auprès d’Arthur, et lui dit que les corbeaux avaient massacré les gens de sa maison et les fils des nobles de l’île ; il lui demanda de faire à Owein arrêter ses corbeaux. Arthur pria Owein de les arrêter, et pressa dans sa main les cavaliers d’or de l’échiquier au point de les réduire tous en poudre. Owein ordonna à Gwers, fils de Beget, d’abaisser la bannière. Elle fut abaissée et aussitôt la paix fut rétablie partout.

Alors Ronadwy demanda à Iddawc quels étaient les trois hommes qui étaient venus les premiers dire à Owein qu’on tuait ses corbeaux. « Ce sont, »