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LE SONGE DE RONABWY

Quand ils furent au milieu du gué sur la Havren, Iddawc fit faire volte-face à son cheval et Ronabwy jeta les yeux sur la vallée du fleuve. Il aperçut deux armées se dirigeant lentement vers le gué. L’une avait l’aspect d’un blanc éclatant ; chacun des hommes portait un manteau de paile blanc avec une bordure toute noire ; l’extrémité des genoux et le sommet des jambes des chevaux étaient tout noirs, tout le reste était d’un blanc pâle ; les étendards étaient tout blancs mais le sommet en était noir. « Iddawc, » dit Ronabwy, « quelle est cette armée d’un blanc éclatant là-bas ? » — « : Ce sont les hommes de Llychlyn (Scandinavie), et leur chef est March, fils de Meirchiawn (1) ; c’est un cousin

(1) Il y a trois chefs de flotte de l’île de Bretagne : Gereint, fils d’Erbin, March, fils de Meirchion, et Gwsnwynwyn, fils de Nav (Triades Mab., p. 303, l. 11). Sa tombe est mentionnée parmi celles des guerriers de l’île, avec celle de Gwythur et de Gwgawn Cleddyvrudd (Livre Noir, p. 32, v. 19), Sa femme est Essyllt, la maîtresse de son neveu Trystan ab Tallwch (Myv. arch., p. 410), 103, 105). C’est le roi Marc de Cornouailles du roman français de Tristan et Iseult. Les noms de March et de Merchion sont aussi

    des trois salisseurs de la Severn (Triades Myv. arch., p. 308, l. 2l). Ce Catwallawa est le fils de Cadvan, célébré dans un poème du Livre Rouge. « L’armée de Katwallawn le Glorjeux campe sur les hauteurs de la montagne de Digoll : en sept mois, sept combats par jour » (Skeue, Four anc. books, p. 277, v. 19). Ce Catwallawn paraît bien être l’allié du roi de Mercie Penda, le vainqueur d’Acdwin de Northumbríe, qui mit en péril la domination des Angles (v. Bède, Hist. eccl., II, 20). C’est encore à Gevn Digoll, dit lady Guest, que Madawc nb Llewelyn livra aux troupes d’Edward Ier la dernière bataille pour l’indépendance galloise. Henri VII y campa dans sa marche sur Bosworth.