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LE SONGE DE RONABWY

direction du bruit, et aperçurent un jeune homme aux cheveux roux, sans barbe et sans moustache à l’aspect princier, monté sur un grand cheval rouge, mais qui, depuis le garrot d’un côté et depuis les genoux de l’autre jusqu’en bas, était jaune. Lui, il portait un habit de paile rouge, cousu avec de la soie jaune ; la bordure de son manteau était jaune. Le jaune de ses habits et de son cheval était aussi jaune que la fleur du genêt, le rouge, que le sang le plus rouge du monde. Le chevalier les atteignit et demanda à Iddawc s’il aurait sa part de ces petits hommes. « La part qu’il me convient de donner, › répondit Iddawc, « tu Pauras : tu peux être leur compagnon comme je le suis. ». Là-dessus, le chevalier s’éloigna. « Iddawe ›, dit Ronabwy, « quel est ce chevalier ? »- ¢ Ruawn Pebyr, fils du prince Deorthach. »

Ils continuèrent leur marche à travers la plaine d’Argyngroee, dans la direction de Bydy Groes sur la Havren. À un mille du gué, ils aperçurent, des deux côtés de la route, des campements et des tentes et tout le mouvement d’une grande armée. Arrivés au bord du gué, ils virentArthur assis dans une île au sol uni, plus bas que le gué, ayant à un de ses côtés l’évêque Betwin et, de l’autre, Gwarthegyt, fils de Kaw. Un grand jeune homme brun se tenait devant eux, ayant à la main nue épée dans le fourreau. Sa tunique et sa toque étaient toutes noires, son visage aussi blanc que l’ivoire avec des sourcils aussi noirs que le jais. Ce qu’on pouvait