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genoux par devant, était verdâtre. Le cavalier portait une tunique de paile jaune, cousue avec de la soie verte ; il avait, à sa hanche, une épée à poignée d’or dans un fourreau de cordwal neuf, dont les courroies étaient de cuir de daim et la boucle en or. Par-dessus, il portait un manteau de paile jaune cousu de fils de soie verte ; la bordure du manteau était verte. Le vert de ses habits et le vert du cheval était aussi tranché que le vert des feuilles du sapin, et le jaune, que le jaune des fleurs du genêt.

Le chevalier avait Pair si belliqueux, qu’ils prirent peur et s’enfuirent. Il les poursuivit. Chaque fois que son cheval respirait, ils s’éloignaient de lui ; chaque fois qu”il aspirait, ils approchaient jusqu’au poitrail du cheval. Il les atteignit, et ils lui demandèrent grâce. « Je vous l’accorde », répondit il ; « n’ayez pas peur. » — « Seigneur, dit Ronabwy, « puisque tu nous fais grâce, nous diras-tu qui tu es ? » « Je ne vous cacherai pas ma race : je suis Iddawc (1), fils de Mynyo ; mais ce n’est pas

(1) Iddawe (vieil-armor. Iudoc). Dans les Triades, une des trois trahisons secrètes lui est attribuée ; il trahit Arthur. Sa réunion avec Medi-awd a lieuàNanhwynnaín : c’est une des trois réunions pour trahison. Il devient ainsi l’auteur dîme des trois batailles frivoles de l’île, la bataille de Camlan (Myu. arch., p. 403, 20. 22 ; p. 405, 50). Lady Guest l’a confondu avec Eiddilic Gorr, qui est un personnage très différent. Les Triades lui donnent le surnom de Corn. Prydain. Gardd est préférable : il faut le rapprocher de corddi, agiter et mêler, baratter. Il est passé dans le rang des saints, confondu peub-être avec un autre personnage, Iddew (Rees, Welsh