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ter. De l’autre côté était jetée une peau de veau jaune. C’eût été une bonne fortune pour celui d’entre eux qui aurait obtenu de s’étendre sur cette peau (1).

Lorsqu’ils furent assis, ils demandèrent à la vieille où étaient les gens de la maison. Elle ne leur répondit que par des murmures. Sur ces entrefaites entrèrent les gens de la maison : un homme rouge, légèrement chauve, avec un reste de cheveux frisés, portant sur le dos un fagot ; une petite femme, mince et pâle, ayant elle aussi une brassée de branchages. Ils saluèrent froidement leurs hôtes et se mirent à allumer un feu de fagots ; la femme alla cuire et leur apporta leur nourriture : du pain d’orge, du fromage, et un mélange d’eau et de lait. A ce moment s’éleva une telle tempête de vent et de pluie, qu’il n’eût été guère facile de sortir, même pour une affaire de première nécessité. Par suite de la marche pénible qu’ils avaient faite, les voyageurs ne s’en sentir eut pas le courage et allèrent se coucher. Ils jetèrent Les yeux sur la couche : il n’y avait dessus qu’une paille courte, poussiéreuse, pleine de puces, traversée de tous côtés par de gros branchages ; toute la paille, qui dépassait la tête et les pieds (2), avait été

(1) Bonne fortune, traduit blaen-bren, bois du sommet, bois heureux ; sur le sort par des morçeaux de bois, ef. J. Loth ; Le sort chez les Celtes et les Germains, Revue Celt., 1895, p. 313 ; Le sort et l'écriture chez les anciens Celtes. Journal des Savants, 1911.

(2) Suppléez : des gens qui y couchaient (ici, des voyageurs qui allaient y coucher).