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ture figure tandis qu’on la chercherait vainement dans l’Historia elle-même. Les traditions populaires qui en forment la partie essentielle sont incontestablement anciennes et bien antérieures à l’époque de la composition.

Kulhwch et Olwen occupent une place à part et proéminente à certains points de vue parmi nos récits. Ce qui frappe tout d’abord quand on les compare au Mabinogi, c’est que, comme dans le songe de Ronabwy, Arthur est la figure dominante : c’est à lui qu’on a recours ; c’est lui qui par son pouvoir, appuyé sur des guerriers et serviteurs aussi remarquables par leurs pouvoirs magiques que par leur audace, mène à bien la plus difficile des quêtes. Sa cour est le centre du monde : elle réunit tout ce que le narrateur connaît de peuples : Bretons d’Angleterre, Anglo-Saxons, Irlandais, Normands, Bretons d’Armorique, Français. Beaucoup plus encore que dans Ronabwy, Arthur est le maître d’un monde fantastique nettement celtique, mœurs et traditions. Sa cour ne ressemble en rien à celle de l’Arthur des romans français du xiiie siècle, où règnent l’amour courtois, les manières raffinées, le langage élégant, la bonne tenue qui