y avait de fantassins d’élite et de cavaliers en renom. Il partit avec toutes ces troupes pour l’Iwerddon. Il y eut grande crainte et tremblement à son approche. Lorsqu’il fut descendu à terre, les saints d’Iwerddon vinrent lui demander sa protection. Il la leur donna, et eux lui donnèrent leur bénédiction. Les hommes d’Iwerddon se rendirent auprès de lui et lui présentèrent un tribut de vivres. Il s’avança jusqu’à Esgeir Oervel [1], où se trouvait le Twrch Trwyth avec ses sept pourceaux. On lança sur eux les chiens de toutes parts. Les Gwyddyl (les Irlandais) se battirent avec lui ce jour-là jusqu’au soir, et il n’en dévasta pas moins la cinquième partie d’Iwerddon. Le lendemain, la famille d’Arthur se battit avec lui ; mais ils n’en eurent que des coups et ne remportèrent aucun avantage. Le troisième jour, Arthur, en personne, engagea contre lui un combat qui dura neuf nuits et neuf jours ; mais il ne réussit qu’à tuer un de ses pourceaux. Les hommes d’Arthur lui demandèrent alors ce qu’était cette laie. Il leur dit que c’était un roi que Dieu avait ainsi métamorphosé pour ses péchés.
Arthur envoya Gwrhyr Gwalstawt Ieithoedd pour chercher à s’entretenir avec l’animal. Gwrhyr s’en alla sous la forme d’un oiseau et descendit au-dessus de la bauge où il se trouvait avec ses sept pourceaux.
[2] Hygwydd, signifie « qui tombe facilement, » mais c’est une graphie pour Hywydd (qui sait bien) : Chwedlau y Doelhion, Iolo mss., p. 255.
[3] Porth Kerddin, peut-être Porthmawr, près Saint-David’s Head, dans le comté de Pembroke, d’après lady Guest. D’après Wade-Evans (Arch. Cambrensis, 1904), ce serait Moylgrove en Pembroke.
[4] Voir page 223, note 1.
[5] Gwlad yr hav, « le pays de l’été. » Une triade fait venir les Kymry ou Bretons du pays de l’été ou Deffrobani, « c’est-à-dire là où est Constantinople » (Myv. arch., 400, 4). Deffrobani est probablement pour Teffrobani, et semble être l’île plus ou moins fabuleuse de Taprobane, dont parlent les géographes anciens. Le pays de l’été désigne aussi tout simplement le Somersetshire (Iolo mss, p. 86).
[6] V. plus haut, p. 254, note 2. « Par celui qui t’a mis sous cette forme, » lui dit-il, «