rasser de lui. Moi et mes parents nous nous mimes en campagne avec ardeur pour tâcher de le mettre en pièces, mais il m’envoya des messagers pour s’arranger avec moi, et il vint en personne me livrer de son dos cinquante harponnées de chair. Si lui ne sait rien de ce que vous cherchez, je ne connais personne qui puisse le savoir. Je vous guiderai en tout cas jusqu’auprès de lui. » Quand ils furent arrivés à l’étang, l’aigle dit : « Saumon de Llynn Llyw, je suis venu vers toi avec les messagers d’Arthur pour te demander si tu sais quelque chose au sujet de Mabon, fils de Modron, qui a été enlevé à sa mère la troisième nuit de sa naissance. » ― « Tout ce que je sais, je vais vous le dire. Je remonte la rivière avec chaque marée jusqu’à l’angle des murs de Kaer Loyw [1], et c’est là que j’ai éprouvé le plus grand mal de ma vie. Pour vous en convaincre, que deux d’entre vous montent sur moi, un sur chaque épaule. »
[2] Gloucester. Gloyw (Glevum) devient, en composition avec le nom féminin Kaer, Loyw, suivant une règle commune à tous les dialectes brittoniques.
[3] Redyn, « fougère » ; bre « colline. » [4] La deuxième année, il pousse sur la tête du cerf deux petites pointes qu’on nomme dagues, mot qui répond exactement au gallois reidd, du latin radius (Vénerie, par Jacques du Foulloux, réimprimé à Angers, en 1844). L’écriture reit pour reid = reidd, vient d’une copie ou le t avait la valeur d’une spirante dentale sonore, comme c’est la règle dans le Livre noir ; cf. y byt = y hydd, Mab., p. 237, 1, 27.
[5] D’après lady Guest, il y a un lieu de ce nom dans le Carnarvonshire, et un autre dans le Carmarthenshire.
Kei et Gwrhyr Gwalstawt Ieithoedd montèrent sur les épaules du saumon ; ils arrivèrent auprès de la muraille du prisonnier, et ils entendirent de l’autre côté
des plaintes et des lamentations. « Quelle créature, » dit Gwrhyr, « se lamente dans cette demeure de pierre ? » ― « Hélas, homme, il a lieu de se lamenter celui qui est ici : c’est Mabon, fils