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Ils marchèrent jusqu’à ce qu’ils rencontrèrent le merle de Cilgwri [1]. Gwrhyr lui demanda : « Au nom de Dieu, sais-tu quelque chose de Mabon, fils de Modron, qu’on a enlevé la troisième nuit de sa naissance d’entre sa mère et le mur ? » ― « Lorsque je vins ici pour la première fois, » dit le merle, « il y avait une enclume de forgeron, et je n’étais alors qu’un jeune oiseau ; il n’y a eu dessus d’autre travail que celui de mon bec chaque soir, et aujourd’hui elle est usée au point qu’il n’en reste pas la grosseur d’une noix : que Dieu me punisse si j’ai jamais rien entendu, au sujet de l’homme que vous demandez. Cependant ce que la justice commande et ce que je dois aux messagers d’Arthur, je le ferai. Il y a une race d’animaux que Dieu a formés avant moi : je vous guiderai jusqu’à eux. »

[2] Tlysseu, bijoux. Le sens primitif de tlws a été probablement celui de l’irlandais tlus, bétail ; de même alaf, richesses, irl. alam, troupeau. Dans le même ordre d’idées, le latin soldus (solidos) a donné au breton, saout (solt), vaches.

[3] Le récit qui suit a été reproduit modifié dans les Iolo mss., sous titre de Henaifion byd, « les anciens du monde » (p. 188). Dans cette version, l’aigle de Gwernabwy veut se remarier, mais à une veuve de son âge ; il songe à la chouette de Cwm Cawlwyd, mais il veut être fixé sur son âge. Il prend des renseignements auprès du cerf de Rhedynvre, en Gwent, du saumon de Llyn Llivon, du merle de Cilgwri, du crapaud de Cors Vochno, en Ceredigiawn (Cardiganshire), les créatures les plus vieilles du monde : la chouette était plus vieille qu’aucun d’eux. L’aigle put ainsi épouser la chouette sans se mésallier. Dafydd ab Gwilym fait allusion, dans un même passage, aux animaux de Gwernabwy, de Cilgwri et de Cwm Cawlwyd (p. 68 ; cf. Myv. arch., p. 340, col. 2). Il y a un endroit du nom de Cilgwri, dans le Flintshire (Lew. Glyn Cothi, p. 415, vers 20, note). Une traduction française du conte des Anciens du monde été publiée dans la Revue de Bretagne et de Vendée, année 1887, 1er semestre, p. 456-458, d’après la traduction anglaise.

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