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leur aventure. Arthur leur demanda alors ce qu’il valait mieux chercher de toutes les merveilles. « Il vaut mieux, » répondirent-ils, « chercher d’abord Mabon, fils de Modron, mais on ne le trouvera pas avant d’avoir trouvé Eidoel, fils d’Aer, son parent. » Arthur partit avec les guerriers de l’île de Bretagne à la recherche d’Eidoel, et ils arrivèrent devant le château fort de Glini, où Eidoel était emprisonné. Glini, debout sur le haut de ses murs, s’écria : « Arthur, que me réclames-tu, du moment que tu ne me laisses pas eu paix sur ce pic rocailleux ! Je suis assez privé de biens, de plaisir, de froment, d’avoine, sans que tu cherches encore à me nuire. » ― « Ce n’est pas pour te faire du mal, » répondit Arthur, « que je suis venu ici, c’est pour chercher ton prisonnier. » ― « Je te le donnerai, bien que je ne fusse disposé à le donner à personne, et, en outre, tu auras ma force et mon appui. » Les hommes d’Arthur lui dirent alors : « Seigneur, retourne chez toi ; tu ne peux aller à la tête de ton armée, chercher des choses de si mince importance. » ― « Gwrhyr Gwalstawt Ieithoedd, » dit Arthur, « c’est à toi que revient cette mission : tu sais toutes les langues, tu sais même converser avec certains oiseaux et certains animaux. Eidoel, c’est à toi d’aller le chercher, lui qui est ton cousin, avec mes hommes. Kei et Bedwyr, j’ai bon espoir qu’une entreprise à laquelle vous prendrez part réussira : allez-y pour moi. »