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l’on dit de toi, que tu sais polir les épées ? » ― « Je le sais, et bien, » répondit Kei. On lui apporta l’épée de Gwrnach. Kei tira de dessous son aisselle une pierre à aiguiser en marbre, [1] et lui. demanda ce qu’il préférait : qu’il polît la garde en blanc ou en bleu [2]. « Fais comme tu voudras, » dit Gwrnach, « comme si l’épée t’appartenait. » Kei nettoya la moitié de l’épée et la lui mit dans la main en disant : « Cela te plaît-il ? » ― « Plus que n’importe quoi dans mes états, si elle était ainsi tout entière. C’est pitié qu’un homme comme toi soit sans compagnon. » ― « Seigneur, j’en ai un, quoiqu’il n’apporte pas cet art-ci ? » ― « Qui est-ce ? » ― « Que le portier sorte. Voici à quels signes il le reconnaîtra : la pointe de sa lance se détachera de la hampe, elle tirera du sang du vent et descendra de nouveau sur la hampe. » La porte fut ouverte et Bedwyr entra. « Bedwyr », dit Kei, « c’est un homme précieux, quoiqu’il ne sache pas cet art-ci. » Il y avait grande discussion parmi ceux qui étaient restés dehors, à cause de l’entrée de Kei et de Bedwyr. Un d’entre eux, un jeune homme, le fils unique de Kustennin le berger, réussit à entrer et, ses compagnons s’attachant à lui, il traversa les trois cours [3] et arriva à l’intérieur du château. Ses

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