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personne n’a logé dans ce château qui en soit sorti en vie. On n’y laisse entrer que l’artiste qui apporte avec lui son art. » Ils se dirigèrent vers le château. « Y a-t-il avec un portier ? » dit Gwrhyr Gwalstawt Ieithoedd.

― « Oui, et toi, que ta langue ne reste pas muette dans ta bouche ; pourquoi m’adresses-tu la parole ? » ― « Ouvre la porte. » ― « Je ne l’ouvrirai pas. » ― « Pourquoi n’ouvres-tu pas ? » ― « Le couteau est allé dans la viande, la boisson dans la corne, on s’ébat dans la salle de Gwrnach Gawr : ce n’est qu’à l’artiste qui apportera son art que l’on ouvrira la porte désormais cette nuit. » Alors Kei dit : « Portier, j’ai un art. » ― « Lequel ? » ― » Je suis le meilleur polisseur d’épées qu’il y ait au monde. » ― « Je vais le dire à Gwrnach Gawr et je te rapporterai sa réponse. » Le portier entra : « Il y a du nouveau à l’entrée ? » dit Gwrnach Gwar.

― « Oui, il y a à la porte une compagnie qui veut entrer. » ― « Leur as-tu demandé s’ils apportent un art ? » ― « Je l’ai fait, et l’un d’eux prétend qu’il est bon polisseur d’épées. Avons-nous besoin de lui ? » ― « Il y a pas mal de temps que je cherche en vain quelqu’un qui me nettoie mon épée. Laisse entrer celui-là puisqu’il apporte un art. » Le portier alla ouvrir la porte. Kei entra et salua Gwrnach Gawr. On l’assit en face de lui. « Est-ce vrai, homme, » dit Gwrnach Gawr, « ce que