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jamais de bon gré, ni à aucun prix, ni par générosité ; l’y contraindre, tu ne le pourrais pas.

― « Si toi, tu le crois difficile, pour moi c’est chose facile. » ― « En admettant que tu y réussisses, tu passeras dans ces recherches tes nuits sans dormir : non, jamais tu n’auras tout cela, ni ma fille non plus. » ― « J’aurai des chevaux, j’irai à cheval ; mon seigneur et parent Arthur me procurera tout cela, j’aurai ta fille, et toi tu perdras la vie. » ― « Eh bien, pars maintenant. Tu ne seras tenu de fournir ni nourriture ni boisson à ma fille tant que dureront tes recherches. Quand tu auras trouvé toutes ces merveilles, ma fille sera tienne. » Ce jour-là, ils marchèrent jusqu’au soir et finirent par apercevoir un grand château-fort, le plus grand du monde. Ils virent en sortir un homme noir plus gros que trois hommes de ce monde-ci à la fois. « D’où viens-tu, homme ? » lui dirent-ils.

― « Du château que vous voyez là-bas. » ― « Quel en est le maître ? » ― « Vous êtes vraiment sans intelligence : il n’y a personne au monde qui ne sache quel est le maître de ce château : c’est Gwrnach Gawr. » ― « Quel accueil fait-on aux hôtes et aux étrangers qui voudraient descendre dans ce château ? » ― « Prince, Dieu vous protège ! Jamais