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à portée de sa main et le lança après eux.

Menw, fils de Teirgwaedd le saisit au passage, le lui renvoya ; le trait l’atteignit au milieu de la poitrine et sortit à la chute des reins : « maudit, barbare gendre, » s’écria-t-il ! « cet acier est cuisant comme la morsure de la grosse sangsue. Maudite soit la fournaise où il a été fondu, et le forgeron qui l’a forgé ! Quand je voudrai gravir une colline, j’aurai désormais courte haleine, maux d’estomac et fréquentes nausées. » Ils allèrent manger. Le lendemain, troisième jour, ils revinrent à la cour. « Ne nous lance plus de trait, Yspaddaden Penkawr, dirent-ils, si tu ne veux ta propre mort. » ― « Où sont mes serviteurs, dit Yspaddaden Penkawr ? Elevez les fourches sous mes sourcils qui sont tombés sur les prunelles de mes yeux, pour que je voie mon futur gendre. » Ils se levèrent. À ce moment Yspaddaden Penkawr saisit le troisième javelot empoisonné et le lança après eux. Kulhwch le saisit, le lança de toutes ses forces, à souhait, si bien que le trait lui traversa la prunelle de l’œil, et lui sortit par derrière la tête. « Maudit, barbare gendre, » s’écria-t-il ! « tant que je resterai en vie, ma vue s’en ressentira ; quand j’irai contre le vent, mes yeux pleureront, j’aurai des maux de tête et des étourdissements à chaque nouvelle lune. Maudite soit la fournaise où il a été façonné ! La blessure de ce fer empoisonné a été aussi poignante pour moi que la morsure d’un chien enragé. » Ils allèrent