Page:Loth - Mabinogion, tome 1.djvu/293

Cette page n’a pas encore été corrigée

ouvrit un coffre de pierre qui était auprès de la pierre de garde du feu [1], et un jeune homme aux cheveux blonds frisés en sortit. « C’est pitié, » dit Gwrhyr Gwalstawt Ieithoedd, « de cacher un pareil garçon ; je suis bien sûr que ce ne sont pas ses propres méfaits qu’on venge ainsi sur lui » ― « Celui-ci n’est qu’un rebut, » dit la femme : « Yspaddaden Penkawr m’a tué vingt-trois fils, et je n’ai pas plus d’espoir de conserver celui-ci que les autres. » ― « Qu’il me tienne compagnie, » dit Kei, « et on ne le tuera qu’en même temps que moi. » Ils se mirent à table. « Pour quelle affaire êtes-vous venus ? » dit la femme.

― « Afin de demander Olwen pour ce jeune homme. » ― « Pour Dieu, comme personne ne vous a encore aperçus du château, retournez sur vos pas. » ― « Dieu sait que nous ne nous en retournerons pas avant d’avoir vu la jeune fille. » ― « Vient-elle ici, » dit Kei, « de façon qu’on puisse la voir ? » ― « Elle vient ici tous les samedis pour se laver la tête. Elle laisse toutes ses bagues dans le vase où elle se lave, et elle ne vient jamais les reprendre pas plus qu’elle n’envoie à leur sujet. »


[2] Le récit a été ici délayé, sans doute, par un maladroit arrangeur. J’imagine que le dialogue primitif devait être à peu près ceci : « J’ai pris ce bijou sur un cadavre, le plus beau que j’aie vu. » – « Quel cadavre ? » – « Tu vas le voir. c’est Kulhwch ton neveu. » Le berger considère Kulhwch comme un homme mort. L’arrangeur ne l’aura pas compris, et aura essayé d’expliquer à sa façon les paroles de Kustennin : Cependant, il peut y avoir simplement un défaut dans l’expression ; le sens est évident.

[3] V. notes critiques.

[4] La pierre du foyer avait une importance particulière dans les lois galloises. Les maisons étant en bois, la pierre du foyer était la partie la plus difficile à faire disparaître. Le feu se trouvait sans doute au milieu de la maison, à peu près au niveau du sol. Il est, en effet, question dans les Lois du cas ou des porcs entrant dans une maison, éparpillent le feu et causent la destruction de la maison (Ancient laws I, p. 260 ; pour le pentan, v. ibid., p. 76, 452, 455, etc. ; II, p. 774). Pentan a aussi le sens de trépied (Ancient laws, II, p. 865).

  1. 3
  2. 1
  3. 2
  4. 3