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que c’est le château d’Yspaddaden Penkawr [1]. » ― « Et toi, qui es-tu ? » ― « Kustennin, fils de Dyvnedic, et c’est à cause de me biens que m’a ainsi réduit mon frère Yspaddaden Penkawr. Et vous-mêmes, qui -êtes-vous ?"

― « Des messagers d’Arthur, venus ici pou demander Olwen, la fille d’Yspaddaden Penkawr. :

― « Oh ! hommes, Dieu vous protège ! Pour tout au monde, n’en faites rien : personne n’est vent faire cette demande qui s’en soit retourné en vie. » Comme le berger se levait pour partir, Kulhwch lui donna une bague d’or. Il essaya de la mettre mais, comme elle ne lui allait pas, il la plaça sur un doigt de son gant et s’en alla à la maison. Il donna le gant à sa femme à garder. Elle retira la bague du gant et lorsqu’elle l’eut mise de côté, elle lui dit : « Homme d’où te vient cette bague [2] ? Il ne t’arrive pas souvent d’avoir bonne aubaine. » ― « J’étais allé, » répondit-il, « chercher nourriture de mer ; lorsque tout d’un coup je vis un cadavre venir avec les flots ; jamais je n’en avais vu de plus beau : c’est sur son doigt que j’ai pris cette bague. » ― « Comme la mer ne souffre pas chez elle de joyau mort [3] montre-moi le cadavre. » [4] Tout ce dialogue est obscur. Il y a probablement un jeu de mots sur berth, et un autre sur priawt. Berth signifie beau, brillant. Il serait possible que ce fût une formule de salut comme en français : Es-tu gaillard ? Le berger prend le mot dans le sens de richesses, comme semble le prouver l’exclamation de son interlocuteur. Priawt signifie bien propre, et s’applique aussi à la femme légitime. Son beau-frère Yspaddaden, comme la suite du récit le montre, a tué tous ses enfants moins un, qui est caché, pour s’emparer de ses biens. Le don d’un anneau d’or semble bien montrer que les voyageurs ont l’intention d’acheter la complaisance du berger, et justifie le sens que nous avons donné à berth. Le texte semble ici encore avoir été remanié.

[5] Yspaddaden à la tête de géant.

[6] Pour la reconstitution du texte, v. Notes critiques. [J. Loth y explique, pour les experts en Gallois, comment il a reconstitué un texte à partir de deux version galloises.]

[7] Cf. Anc. Laws. II, p. 258 : Kanys pabeth bynac a vo yn varw yn y mor tri llanw a thri tray y brenyn biev (quelque chose que ce soit resté à l’état de mort dans la mer pendant trois flux et trois reflux, appartient au roi).

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