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Ellylw, fille de Neol Kynn Kroc, qui vécut trois âges d’homme ; Essyllt Vinwen et Essyllt Vingul [1] ; à elles toutes, Kulhwch réclama son présent.

Arthur lui dit alors : « Je n’ai jamais rien entendu au sujet de la jeune fille que tu dis, ni au sujet de ses parents. J’enverrai volontiers des messagers à sa recherche : donne-moi seulement du temps. » ― « Volontiers : tu as un an à partir de ce soir, jour pour jour. » Arthur envoya des messagers dans toutes les directions, dans les limites de son empire, à la recherche de la jeune fille. Au bout de l’année, les messagers revinrent sans plus de nouvelles, ni d’indications au sujet d’Olwen que le premier jour. « Chacun, » dit’ alors Kulhwch, « a obtenu son présent, et moi, j’attends le mien encore. Je m’en irai donc et j’emporterai ton honneur [2] avec moi. » ― « Prince, » s’écria Kei, « c’est trop de propos blessants pour Arthur !


[3] Essyllt est le nom qui est devenu Iseult dans les romans français. Min a le sens de lèvres. Essyllt Vinwen, fille de Kulvanawyt, est une des trois femmes impudiques de l’île ; c’est l’amante de Trystan (Myv. arch., p. 392, col. 1 ; là son nom est Fyngwen, « crinière blanche » ). Il est aussi curieux que Essyllt Vinwen soit devenue Iseult aux blanches mains. Y aurait-il eu une fausse interprétation de min ? Minwen, « lèvres blanches » ; mingul, « lèvres minces ». Caradawc Vreichvras, ou Caradawc « aux grands bras », est devenu de même, dans nos romans français, Brie-bras. Sur Essyllt, v. J. Loth, Contributions à l’étude des romans de la Table Ronde, p. 23 et suiv.

[4] Mot à mot, ton visage (dy wyneb). Voir p. 127, note 2.

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