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des formes plus archaïques ou plus galloises : Pen. 4 corunawc (L. R. 2.24 coronawc) dérivé de corun de corôna, tandis que coronawc a été fait sur le moderne coron ; Pen. 4, page 5 : ystewyll, plur. ancien de ystavell (v. gallois stebill) au lieu de ystavelloed (L. R. 4, 2) ; godiwawd (L. R. 20, 17 : gordiwedawd) ; à signaler aussi à plusieurs reprises les formes du prêt. plur. en -sant : Pen. 4, p. 128: a gymersant (L. R. a gymerassant).

Peniarth 6, Part 3 (White Book, p. 280) a seul conservé une trace de l’ancienne règle, encore observée en partie dans la poésie du xiie siècle, d’après laquelle, après la négation en position relative, les occlusives sourdes deviennent sonores : peth ny gavas erioed, chose qu’il n’a jamais eue auparavant (Pen. 4 : ny chavas ; L. Rouge : nys kavas)[1].

Au point de vue de la langue, c’est la version de Kulhwch et Olwen de Peniarth 4 qui offre le plus d’intérêt et se rapproche le plus de la poésie archaïsante du xiie siècle. On peut y signaler : 1° un verbe qui ne se trouve nulle part ailleurs : amkawd[2],

  1. Les proverbes gallois ont souvent conservé des tournures anciennes (il y en a qui remontent sûrement au xiie siècle, malgré des formes orthographiques modernisées). Je relève (Myv. Arch., p. 772-1) : ni elwir cywrain ni gynnydd ; on n’appelle pas habile celui qui ne prospère pas : ni gynnydd au lieu du moderne : ni chynnydd. Le recueil de Welsh Proverbs de H. Vaughan (London, 1809), n° 2560, en a conservé un autre exemple : nid ergyd ni gywirer, ce n’est pas un coup, celui qui n’a pas son effet.
  2. Cawd se trouve peut-être avec une forme en -s- dans le ri-ceus du 2e poème à Juvencus (ixe siècle).