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mon épée, de Rongomyant, ma lance ; de Gwyneb Gwrthucher, mon bouclier [1] ; de Karnwenhan [2], mon couteau, et de Gwenhwyvar [3], ma femme ;


[4] Caledvwlch, de calet « dur, » et de bwlch « entaille, brèche » : dur à entailler ? » ou « qui entaille durement. » Une épée célèbre dans l’épopée irlandaise, l’épée de Leité, qui lui venait d’une demeure de fées, porte un nom analogue, Calad-holg, qu’O’Curry traduit par « hard-bulging » (O’Curry, On the manners II, p. 320). – Rongomyant : ron signifie lance ; le second terme n’est pas clair. C’est Ron uwchel et Rongoruchel dans le Brut Gr. ab Arthur (Myv. arch., p. 32,2 et Nod. 500), Rongymynyat ou Lance qui taille, dans le Brut Tys. (ibid., p. 163-178.)

[5] Gwyneb Gwrthucher : gwyneb, « visage, » gwrthucher « soir » (Cf. cornique gwrthuher : Vocab. cornique, Zeuss, Gr. Celt. app.).

[6] Karnwenhan ; le premier terme, carn, signifie « manche ; » gwenana, dans les dictionnaires, le sens de ampoule ou pustule sous la peau ; il est plus probable qu’on ait affaire ici à un diminutif de gwen « blanche » : kyllell, « couteau, » est féminin : Karnwenhan « à manche blanc ou à peu près blanc. » [7] Gwenhwyvar, la Gvanhumara de Gaufrei de Monmouth, et la Genièvre des romans français. Suivant Gaufrei, IX, 9, elle serait de race romaine, et élevée par Cador, duc de Cornouailles. Les traditions galloises lui donnent toutes, comme père, Gogrvan ou Gogvran Gawr, même le Brut Tysilio, Myv., p. 464, col. 1 ; Triades du Livre rouge, Mabin., p. 302, 10 (cf. Myv. arch., p. 396, 16) : « Trois principales dames d’Arthur ; Gwenhwyvar, la fille de Gwryt Gwent, Gwenhwyvar, le fille de [Gwythyr], fils de Greidiawl, et Gwenhwyvar, la fille de Ocurvan Gawr » (Myv. : Ocurvran Gawr). Il y a un Caer Ogrvan à un mille au nord d’Oswestry, d’après les éditeurs de Llewis Glyn Cothi, p. 307, vers 28 : le poète (XVe s.) mentionne Kaer Ogyrvan. D’après les Triades, le soufflet que lui donne Gwenhwyvach est la cause de la bataille de Camlan, où périt Arthur ; elle aurait été également arrachée de sa chaise royale à Kelli Wic, en Kernyw, par Medrawt, neveu d’Arthur, et souffletée par lui (Triades Mab., 301, 18, 24, 25 ; Myv. arch., p. 398, col. 2) ; une triade ajoute qu’il aurait eu des rapports criminels avec elle (Myv., p. 406, col. 1). On sait que Gaufrei la fait enlever par Medrawt ; à l’arrivée d’Arthur elle entre dans un monastère.

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