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prompte que la chute de la première goutte de rosée de la pointe du roseau sur le sol au moment où elle est la plus abondante, au mois de juin.

À sa hanche pendait une épée à poignée d’or, à lame d’or, à la garde formée d’une croix émaillée d’or et de la couleur de l’éclair du ciel ; dans la croix était une lanterne d’ivoire [1]. Devant lui s’ébattaient deux lévriers au poitrail blanc, à la peau tachetée, portant chacun au cou un collier de rubis allant de la jointure de l’épaule à l’oreille. Celui de gauche passait à droite, celui de droite à gauche, jouant ainsi autour de lui comme deux hirondelles de mer. Les quatre sabots de son coursier faisaient voler quatre mottes de gazon, comme quatre hirondelles en l’air, par dessus sa tête, tantôt plus haut, tantôt plus bas. Il avait autour de lui un manteau de pourpre à quatre angles, une pomme d’or à chaque extrémité de la valeur de cent vaches chacune [2]. Sur ses chausses et ses étriers, depuis le haut de la cuisse jusqu’au bout de son orteil, il y avait de l’or pour une valeur de trois cents vaches.


[3] Notes critiques. Le glaive au moyen âge, dans nos romans français, est une lance. Le gleif gallois, qui lui est emprunté, a le même sens. Dans le Brut Gr. ab Arthur (Myv. Arch., 532.2), Arthur se ceint de son épée Caletvwlch ; puis il prend en mains, un gleif du nom de Ron uwchel. Or dans les Nod. correspondantes, tirées d’un ms du XIIe-XIIIe siècle (Myv. arch., p. 589, n° 510), le mot gleif est remplacé par gwaew ; lance. De même dans le Brut Tysilio. (ibid., 463.1), la lance est appelée Rongymyniat : dans Kulhwch (texte, p. 105) c’est Rongomiant.

[4] Le texte gallois porte lugorn olifant yndi (et une lugorn d’ivoire en elle). On pourrait songer à traduire lugorn par corne de guerre mais c’est un sens très rare. Il s’agit peut-être d’une lanterne dans la croix ou le pommeau de l’épée. Lanterne désignait quelquefois, au moyen âge, un joyau renfermant des boules de senteur ; d’après Littré, on donne encore ce nom à la partie de la croix d’un évêque, ou du bâton d’un chantre, qui est à jour. Les pommeaux d’épée, au moyen âge, étaient souvent à jour ; souvent ils renfermaient, sous un chaton, des reliques sur lesquelles on jurait (Voy. Viollet-le-Duc, Dictionnaire du mobilier français, V, p. 378). Peniarth, IV (L. Blanc 483), a lloring au lieu de lugorn mais le sens est inconnu.

[5] Chez les anciens Bretons, comme chez les Irlandais, la valeur commerciale était appréciée en têtes de bétail. C’est encore la façon de compter, dans les lois d’Howel Da, rédigées au dixième siècle, mais dont le plus ancien manuscrit remonte au douzième siècle. C’est un souvenir de l’époque où la richesse consistait surtout en troupeaux.

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