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devenaient comme les pères spirituels ou parrains des enfants. Constantin envoie au pape les cheveux de son fils Héraclius, comme un gage qu’il désire faire de lui, pour Héraclius, un père adoptif. Guortigern ayant eu un fils de sa fille, la poussa à aller porter l’enfant à Germain, l’évêque, en disant qu’il était son père. Germain dit à l’enfant : « Pater tibi ero, nec le permittam nisi mihi novacula cum forcipe et pectine detur, et ad patrem tuum carnalem tibi dare liceat. » L’enfant va droit à Guortigern, et lui dit « Pater meus es tu, caput meum tonde, et comam capitis mei pecte. » (Hist., XXXIX ) Le mot diwyn (v. notes critiques) indique ici donc l’action de mettre en ordre, couper et peigner la chevelure. Ce même usage existait chez les Germains (V. Loth, Revue Celt., 1890, p. 495-496). Il semble aussi, d’après ce passage, que cette opération ne soit pas destinée à faire d’un enfant un fils spirituel, mais qu’elle soit réservée au père et aux parents.


Le jeune homme partit sur un coursier à la tête gris-pommelée, vieux de quatre hivers, aux cuisses puissamment articulées, au sabot brillant comme un coquillage, une bride aux chaînons d’or articulés à la bouche, avec une selle d’or d’un grand prix. Il portait deux javelots d’argent bien aiguisés, une lance à pointe saillante [1], d’une bonne coudée jusqu’à la pointe, en prenant pour mesure le coude d’un homme de forte corpulence, capable d’atteindre le vent et de lui tirer du sang : elle était plus

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