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opposé.


Llevelys voyant que le diable se mettait en travers et causait du trouble à travers la corne, fit verser du vin à l’intérieur, la lava et en chassa le diable par la vertu du vin.

Lorsqu’ils purent causer sans obstacle, Llevelys dit à son frère qu’il lui donnerait certains insectes dont il garderait une partie en vie afin d’en perpétuer la race pour le cas où le même fléau surviendrait une seconde fois, et dont il broierait le reste dans de l’eau. Il lui assura que c’était un bon moyen pour détruire la race des Corannieit, voici comment :

Aussitôt arrivé dans son royaume, il réunirait dans un même plaid tout son peuple à lui, et la nation des Corannieit, sous prétexte de faire la paix entre eux. Quand ils seraient tous réunis, il prendrait cette eau merveilleuse et la jetterait sur tous indistinctement.

Llevelys assurait que cette eau empoisonnerait la race des Corannieit, mais qu’elle ne tuerait, ne ferait de mal à personne de sa nation à lui. « Quant au second fléau de tes États, » ajouta-t-il, « c’est un dragon. Un dragon de race étrangère se bat avec lui, et cherche à le vaincre. C’est pourquoi votre dragon [1] à vous pousse un

  1. Dans le récit de Nennius, le dragon rouge représente les Bretons et le dragon blanc les Saxons. Henri VII, prince d’origine galloise, portait l’étendard au dragon rouge à la bataille de Bosworth que les Gallois considèrent comme une victoire nationale pour eux et à laquelle ils ont en tout cas pris une part glorieuse. Par une singulière méprise, Brizeux a pris le dragon rouge pour l’étendard des Saxons. « Voici le dragon rouge annoncé par Merlin, » dit-il, en parlant des chemins de fer, personnifiant l’invasion de la Bretagne par la civilisation étrangère et moderne.