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pays avec les autres et s’y fixa. I1 décidèrent de couper la langue à toutes les femmes pour éviter de corrompre leur langage. C’est parce que les femmes cessèrent de parler, tandis que les hommes parlaient, qu’on appela les hommes de Llydaw, Bretons. C’est à la suite de cela que vint de l’île de Bretagne cette appellation fort usitée et qu’elle en vient encore <ref> Le ms. Pan. 4 ; L.F. 191 porte au lieu de : gwyr Llydaw Brytaen : gwyr Llydau Brytanyeit. Il ajoute à : achaws tewi or gwraged ac eu ieith : a dywedut or gwyr (parce que les femmes cessèrent de parler leur langage tandis que les hommes parlaient.) La pensée des rédacteurs des deux manuscrits ou plutôt du rédacteur de la version qu’ils suivent, est claire : pour eux les hommes de Llydaw (Armorique) ont été appelés Bretons parce que les hommes seuls, qui étaient d’origine bretonne, parlaient, tandis que le langage des femmes à, qui on avait coupé la langue, disparaissait. Ils ajoutent que cette appellation de Bretons (et Bretagne), á la suite de ces événements, est venue de l’île et est encore usitée concurremment (ce qui est dans leur pensée) avec l’ancienne dénomination de Llydaw. Le mot ieith dans le sens d’appellation, surnom, est courant, cf. Texte des Mabín., p. 80, 1. 6. Il n’est pas impossible, il est probable même, qu’une version plus ancienne devait s’accorder avec la fameuse étymologie de Nennius. Après avoir raconté la fable des Bretons coupant la langue des femmes d’Armorique, il ajoute : « unde et nos illos vocamus in nostra lingua Letewicion id est semitacentes, quoniam confuse loquuntur. » Nennius tire Letewicion, habitants de Llydaw, de let, à moitié, et tewicion, se taisant. 1l y avait peut-être dans le texte primitif : y gelwit gwyrBrytaen Llydaw. Le ms. 16 aurait peut-être pu nous apporter quelque lumière à ce sujet, mais la fin manque.

Le Brut Tysilio (Myv. Arch. p. 454,col.2) est d’accord avec Pen. et confirme l’explication donnée plus haut : a Lynna yr amser cyntaf y daeth y Britaniait y Lydaw, ac o hynny allan y gelwit hi Bryttaen vechan « c’est à