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porte encore aujourd’hui le nom de Kadeir Vaxen (chaire de Maxen) [1]. Kaervyrddin est ainsi appelée parce qu’elle a été bâtie par une myriade d’hommes. Alors Elen eut l’idée de faire faire des grandes routes de chaque ville forte à l’autre à travers l’île de Bretagne. Les routes furent faites et on les appelle les chemins d’Elen Luyddawc (la conductrice d’armées) <ref> Lluyddawc, dérivé de llu, « armée, troupe. » Les voies romaines portent en Galles, par endroits, le nom de Sarn Elen ou chaussée, chemin ferré d’Elen. V. la note à Maxen plus haut. Une Triade assez singulière, et probablement altérée, l’envoie à la tête d’une armée, avec Maxen, en Scandinavie, d’où ils ne reviennent pas (Triades Mab, p. 298, 9). Dafydd ab Gwilym et Llewis Glyn Cothi font des allusions à Elen. Llwyddawc pourrait bien être une traduction galloise d’impératrice, de chef d’armée. Hélène, mère de Constantin, paraît avoir été originaire de Bretagne ; mais elle aurait été d’obscure naissance d’après Eutrope (Brev. hist. Rom., X, 2). Bède, Hist. eccl., I, 8, dit que Constance a eu son fils Constantin ex concubina Helena, en Bretagne. C’est Gaufrei de Monmouth qui, le premier, l’a faite fille de Coel, roi de Colchester, car Henri de Huntindon ne le dit sans doute que d’après lui (Historia Anglorum, I, p. 702, dans les Mon. hist. brit.). Le nom de Custennin ou Constantin a été très commun chez les Bretons. On le trouve même dans le Cart. de Redon, dans une charte de 869, sous la forme armoricaine Custentin. Elen et Macsen sont la souche d’une famille de saints, comme tous les personnages en vue de la légende galloise :Owain Vinddu, Ednyved, Peblic, Cystenin sont leurs enfants (Iolo mss., p. 113). Trait assez curieux : une généalogie donne à Maxen, comme fils, Gwythyr, qui parait bien être la forme galloise de Victor ; or, Maxime avait

  1. Kadeir Vaxen ou la chaire de Maxen. Plusieurs autres lieux élevés portent ce nom de Cadeir ; il y a aussi des collines en Armorique ainsi désignées (Cador ou vannetais Cadoer).