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Il resta ainsi toute la semaine ; si les gens de sa maison allaient boire vin et hydromel dans des vases d’or, il restait à l’écart ; allaient-ils écouter de la musique ou des récits amusants, il ne les accompagnait point. Il n’aimait qu’une seule chose : dormir. Aussi souvent qu’il s’endormait, il voyait en songe la femme qu’il aimait le plus. Quand il était éveillé, il n’y avait pas trace d’elle : il ne savait au monde où elle était.

Le valet attaché à la chambre – et tout valet qu’il était, c’était le roi de Romani – lui dit un Jour : « Seigneur, tous tes hommes se plaignent de toi. » ― « Pourquoi donc ? » répondit l’empereur.

― « Parce qu’ils n’obtiennent de toi ni mission ni réponse, comme les vassaux ont l’habitude d’en avoir de leur seigneur. Voilà la cause des plaintes qui s’élèvent contre toi. » ― « Eh bien ! valet, » dit l’empereur, « amène autour de moi les sages de Rome et je dirai pourquoi je suis triste. » On réunit les sages de Rome autour de l’empereur. Il leur dit : « Sages de Rome, j’ai eu un songe, et dans ce songe, j’ai vu une jeune fille. Je n’ai plus ni vie ni repos à cause d’elle. » ― « Seigneur, » répondirent-ils, « puisque tu as jugé à propos de nous consulter, nous allons te donner un conseil. Nous sommes d’avis que tu envoies des ’messagers pendant trois ans dans les trois parties du monde pour chercher l’objet de ton songe. Comme tu ne sais ni quel jour ni quelle nuit tu recevras la bonne nouvelle, tu seras toujours soutenu par cet espoir. »