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sembla qu’il remontait la vallée du fleuve jusqu’à sa source, puis qu’il arrivait à la montagne la plus haute du monde : elle lui paraissait aussi haute que le ciel. La montagne franchie, il traversait, de l’autre côté, les contrées les plus belles et les plus unies qu’on eût jamais vues. Il apercevait de grands fleuves se dirigeant de la montagne vers la mer. Il marchait le long des rivières vers leur embouchure. Quelque temps qu’il eût mis à voyager ainsi, il arrivait à l’embouchure d’un grand fleuve, la plus grande que l’on pût voir. Il y avait à l’embouchure une grande ville et dans la ville une grande forteresse surmontée de grandes tours en grand nombre et de différentes couleurs. Une flotte se trouvait à l’embouchure de la rivière : c’était bien la plus grande qu’on eût jamais vue. Au milieu, il vit un navire beaucoup plus beau que tous les autres. Tout ce qu’il en apercevait au-dessus des flots était composé alternativement de panneaux dorés et argentés ; un pont d’os de cétacés était jeté du navire à terre. Il lui sembla qu’il traversait le pont et entrait dans le navire. Les voiles s’élevèrent et le navire partit à travers la mer et les flots.

Il arriva à une île, la plus belle du monde. Après avoir traversé l’île d’une mer à l’autre et être arrivé à l’extrémité la plus éloignée, il aperçut des vallons encaissés, des précipices, des rochers élevés et une terre abrupte, très arrosée, telle qu’il n’en avait jamais vue de pareille. De là, il aperçut dans la mer, en face de cette terre sillonnée de ruisseaux, une île,