Page:Loth - Mabinogion, tome 1.djvu/205

Cette page n’a pas encore été corrigée

lemment dans le flanc, que la hampe sauta, et que le fer resta dans le corps. Lleu s’envola sous la forme d’un oiseau en jetant un cri strident, affreux, et on ne le revit plus.

Aussitôt qu’il eut disparu, ils se rendirent, eux, à la cour, et, cette nuit même, couchèrent ensemble. Le lendemain, Gronw se leva et pris possession d’Ardudwy. Après s’en être rendu maître, il le gouverna et devint seigneur d’Ardudwy et de Penllyn [1]. L’histoire parvint aux oreilles de Math, fils de Mathonwy. Math en conçut profonde douleur et grand chagrin, et Gwydyon beaucoup plus encore. « Seigneur, » dit Gwydyon, « je ne prendrai jamais de repos avant d’avoir eu des nouvelles de mon neveu. » ― « Bien, » dit Math, « Dieu te soit en aide. » Il partit et se mit à parcourir le pays ; il erra à travers Gwynedd et Powys d’un bout à l’autre. Ensuite il se rendit en Arvon, et arriva à la maison d’un serf qui habitait le maenawr de Pennardd. Il descendit chez lui et y passa la nuit. Le maître de la maison et les gens de sa famille rentrèrent. Le porcher arriva le dernier. Le maître lui dit : « Valet, ta truie est-elle rentrée ce soir ? » ― « Oui répondit-il ; « en ce moment elle est venue rejoindre les porcs. » ― « Quel trajet fait donc cette truie, ? » demanda Gwydyon. ― « Tous les jours, aussitôt qu’on ouvre l’écurie, elle sort et on ne la voit plus ; on ne sait quel chemin elle a pris,

  1. Ardudwy touche Penllyn à l’Ouest.