qui ne fut pénétrée de son amour. Il jeta lui aussi les yeux sur elle et il fut envahi par les mêmes sentiments. Il ne put lui cacher qu’il l’aimait ; il le lui dit. Elle en fut toute réjouie. L’amour qu’ils avaient conçu l’un pour l’autre fut l’unique sujet de leur entretien ce soir-là. Ils ne tardèrent guère à s’unir : cette nuit même ils couchèrent ensemble. Le lendemain, il voulut partir. « Non, assurément, » dit-elle, « tu ne t’en iras pas d’auprès de moi ce soir. » Ils passèrent la nuit ensemble et se concertèrent pour savoir comment ils pourraient vivre réunis. « Il n’y a qu’un moyen, » dit-il, « il faut que tu cherches à savoir de lui comment on peut lui donner la mort, et cela sous couleur de sollicitude pour lui. » Le lendemain il voulut partir. « Vraiment, » dit-elle, je ne suis pas d’avis que tu t’en ailles d’auprès de moi aujourd’hui. » ― « Puisque tel est ton avis, je ne m’en irai pas, » répondit-il, « je te ferai seulement remarquer qu’il est à craindre que le seigneur de cette cour ne revienne à la maison. » ― « Eh bien, demain, je te permettrai de t’en aller. » Le lendemain, il voulut partir, et elle ne s’y opposa pas. « Rappelle-toi, » dit-il, « ce que j’ai dit ; presse-le de questions, et cela, comme en plaisantant, par tendresse ; applique-toi à savoir de lui comment la mort pourrait lui venir. »
Lleu Llaw Gyffes revint chez lui ce soir-là. Ils passèrent le temps en causeries, musique, festin, et dans la nuit, allèrent coucher ensemble. Il lui