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frapper à la porte de la chambre, et Aranrot demander qu’on lui ouvrît. Le jeune homme se leva et ouvrit. Elle entra suivie d’une pucelle [1]. « Gentilshommes, » dit-elle, « nous sommes dans une mauvaise situation. » ― « Oui, » répondirent-ils ; « nous entendons le son des trompettes et les cris ; que t’en semble. » ― « En vérité, » dit-elle, « il est impossible de voir les flots, tellement les navires sont serrés les uns contre les autres. Ils se dirigent vers la terre de toute leur vitesse. Que faire ? » ― « Princesse, il n’y a pas autre chose à faire que de nous renfermer dans le fort et le défendre du mieux que nous pourrons. » ― « Dieu vous le rende. Défendez-le ; vous trouverez ici des armes en abondance. »

Elle alla leur chercher des armes. Elle revint avec deux pucelles, apportant chacune une armure « Princesse, » dit Gwydyon, « revêts son armure à ce jeune homme ; moi je revêtirai l’autre avec le secours des deux pucelles. J’entends le tumulte de gens qui arrivent. » ― « Volontiers, » répondit-elle. Elle le revêtit avec empressement d’une armure complète. « As-tu fini, » dit Gwydyon à Aranrot, « d’armer ce jeune homme ? » ― « C’est fait, » répondit-elle.

― « J’ai fini moi aussi. Tirons maintenant nos armures ; nous n’en n’avons plus besoin. » ― « Oh ! pourquoi ? Voici la flotte autour de la maison. » ― « Non, femme, il n’y a pas la moin-

  1. Pucelle. J’emploie ce mot dans ma traduction avec les sens qu’il avait au moyen âge, de femme non mariée et de suivante.