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veloppement comme visage, taille et corpulence. Gwydyon s’aperçut qu’il était humilié de n’avoir pas de cheval ni d’armes, il l’appela auprès de lui. « Garçon » lui dit-il, « nous irons en expédition demain toi et moi : sois donc plus joyeux que cela. » ― « je le serai, » répondit le jeune homme. Le lendemain, ils se levèrent dans la jeunesse du jour et remontèrent la côte jusqu’à Brynn Aryen [1]. Arrivés au haut de Kevyn Clutno [2], ils s’équipèrent eux et leurs chevaux, et se dirigèrent vers Kaer Aranrot. Ils changèrent leurs traits et se rendirent à l’entrée sous l’aspect de deux jeunes gens, Gwydyon ayant pris toutefois un visage plus grave que son compagnon. « Portier, » dit-il, « rentre et dis qu’il y a ici des bardes de Morgannwc. » Le portier obéit. « Qu’ils soient les bienvenus au nom de Dieu, » dit-elle ; « laisse-les entrer. » On leur fit le meilleur accueil. La salle fut préparée et ils se mirent à table. Quand on eut fini de manger, elle causa avec Gwydyon de contes et histoires. Gwydyon était bon conteur. Quand ce fut le moment de cesser de boire, on leur prépara une chambre et ils allèrent se coucher. Gwydyon se leva de grand matin et appela à lui sa magie et son pouvoir. Un grand mouvement de navires et un grand bruit de trompettes auxquels répondirent de grands cris dans la campagne, se firent entendre. Quand le jour vint, ils entendirent

  1. Brynn Aryen ou la colline d’Aryen.
  2. Kevyn Clutno, le promontoire, ou la colline arrondie de Clutno. Cevyn signifie proprement dos (arm. kein)