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dit-il, « je ferai de mon mieux. Je te ferai tout d’abord avoir satisfaction, et je chercherai ensuite celle qui m’est due. Je te prendrai comme femme, je remettrai entre tes mains la propriété de mes États. » Cependant, les deux fils de Don ne se rapprochaient pas de la cour ; ils continuaient à circuler à travers le pays ; ils se tinrent à l’écart de lui (c’est-à-dire Math) jusqu’au moment où il fut interdit de leur donner nourriture et boisson. Alors, seulement, ils se rendirent auprès de lui. « Seigneur, » dirent-ils, « bonjour à toi. » ― « Oui, » dit-il, « est-ce pour me donner satisfaction que vous êtes venus ? » ― « Seigneur, » répondirent-ils, « nous sommes prêts à faire ta volonté. » ― « S’il en avait toujours été ainsi, je n’aurais pas tant perdu d’hommes et de chevaux ; ma honte, vous ne pouvez me la réparer, sans parler de la mort de Pryderi. Puisque vous êtes venus vous mettre à ma disposition, votre châtiment va commencer » Il prit sa baguette enchantée, et, d’un coup, transforma Gilvaethwy en une biche de bonne taille ; puis instantanément, il prévint toute fuite de la part de l’autre, en le frappant de la même baguette, et en fit un cerf. « Comme vous êtes maintenant liés, » dit Math, « vous marcherez ensemble, vous formerez un couple, et vous aurez les instincts des animaux dont vous avez la forme. Vous aurez un petit à l’époque accoutumée pour eux. Dans un an, vous reviendrez auprès de moi [1]. »

  1. Sur le changement de sexe dans les contes celtiques, v. H. Gaidoz (Revue de l’hist. des religions, LVII, p. 317-332).