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Les gens du Sud se dirigèrent vers leurs pays en faisant entendre des chants funèbres ; ce qui n’avait rien de surprenant : ils avaient perdu leur seigneur, beaucoup de leurs meilleurs guerriers, leurs chevaux et leurs armes en grande partie. Les hommes de Gwynedd s’en retournèrent pleins de joie et d’enthousiasme. « Seigneur, » dit Gwydyon à Math, « ne ferions-nous pas un acte de justice en rendant aux gens du Sud leur seigneur qu’ils nous ont donné en otage pour la paix ? Nous n’avons pas le droit de le tenir en captivité. » ― « Qu’on le mette en liberté, » répondit Math. On laissa Gwrgi et les autres otages aller rejoindre les hommes du Sud. Math se rendit à Kaer Dathyl, tandis que Gilvaethwy, fils de Don, et tous les gens de la famille qui l’accompagnaient auparavant se mirent à faire, comme d’habitude, le circuit de Gwynedd, en laissant de côté la cour. Arrivé dans sa chambre, Math fit préparer un endroit où il pût s’accouder et reposer ses pieds dans le giron de la pucelle. « Seigneur, » dit Goewin, « cherche une vierge pour supporter tes pieds maintenant : moi, je suis femme. » ― « Qu’est-ce que cela veut dire, » répondit-il ? « On m’a assaillie, seigneur, et cela en cachette. Je ne suis pas restée silencieuse : il n’y a personne à la cour qui ne l’ait su. L’attaque est venue de tes neveux, des fils de ta sœur, Gwydyon et Gilvaethwy, fils de Don. Ils m’ont fait, à moi violence, et à toi honte. On a couché avec moi, et cela dans ta chambre et dans ton propre lit. » ― « Eh bien, » répon-