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vèrent réunis à Melenryt [1], on ne put empêcher les gens de pied de se lancer des flèches. Pryderi envoya des messagers demander à Math d’arrêter ses gens, et de laisser l’affaire se vider entre lui et Gwydyon, fils de Don, l’auteur de tout ce qui se passait. Quand Math, fils de Mathonwy, eut entendu son message, il dit : « Par moi et Dieu, si Gwydyon, fils de Don, le trouve bon, je le permets volontiers ; je ne forcerai personne à combattre au lieu de faire nous-mêmes de notre mieux. » ― « En vérité, » dirent les messa­gers, « Pryderi, trouve qu’il serait bien, à l’homme qui lui a fait pareil tort, d’opposer son corps à corps, et de laisser en paix sa famille. » ― « J’en atteste Dieu, » dit Gwydyon, « je ne demande pas aux hommes de Gwynedd de se battre pour moi, lorsque je puis lutter seul à seul avec Pryderi. J’opposerai mon corps au sien volontiers. » La réponse fut apportée à Pryderi. « Je ne demande, » dit-il, « le redressement de mes torts à personne autre qu’à moi-même. » On les laissa seuls à l’écart ; ils s’armèrent et se battirent. Par l’effet de sa force et impétuosité, de sa magie et de ses enchantements, Gwydyon l’emporta, et Pryderi fut tué. Il fut enterré à Maentyvyawc [2], au-dessus de Melenryt ; c’est là qu’est sa tombe.

  1. Melenryt. Sa situation m’est inconnue ; ryt signifie gué.
  2. Lady Guest a lu Maen Tyryawc, qu’elle identifie avec le Maentwrog actuel, Merionethshire, ce qui est impossible.