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comme il n’y en a jamais eu dans cette île. » ― « Comment les appelle-t-on ? » répondit Math. ― « Des hob[1], (cochons) seigneur. » ― « Quel genre d’animaux sont ceux-là ? » ― « Ce sont de petites bêtes, mais dont la chair est meilleure que celle des bœufs. Ils sont de petites taille. Ils sont en train de changer de nom. On les appelle moch (porcs), maintenant. » ― « À qui appartiennent-ils ? » ― « Ils ont été envoyés d’Annwn à Pryderi, fils de Pwyll, par Arawn, roi d’Annwn. » (on a encore conservé quelque chose de ce nom : Hannerhwch, Hannerhob)[2]. ― « Eh bien ! de quelle façon pourrait-on les avoir de lui ? » ― « J’irai, seigneur, moi douzième, avec des compagnons déguisés en bardes, demander les cochons. Mon imagination n’est pas mauvaise : je ne reviendrai pas sans les porcs. » ― « Volontiers, pars. » Il alla, avec Gilvaethwy et dix autres compagnons, jusqu’en Keredigyawn[3], à l’endroit qu’on appelle maintenant Ruddlan Teivi[4], où se trouvait la cour de Pryderi.

  1. Hob. Ce mot n’est plus usité. Il a été conservé dans une chanson très populaire dont la ritournelle est hob y deri dando.
  2. Le texte de ce passage n’est pas certain. Il semble qu’on soit ici en présence d’une glose du copiste du xive siècle, à en juger par le dictionnaire de Davies au mot hob ; après avoir renvoyé à ce passage de notre mabinogi, Davies ajoute : « hinc usitatum hannerhob. » Hannerhwch = hanner « moitié ; » hwch « truie ». Hannerhob aujourd’hui encore, a le sens de tranche de lard.
  3. Keredigyawn ou pays de Ceretic (V. trad. II, p.323, XXXIII), correspondait à peu près exactement au comté actuel de Cardigan.
  4. Rhuddlan Teivi, Rhuddlan, sur les bords de la Teivi, pour le distinguer d’autres Rhuddlan (plus anciennement Ruddglan, « la rive rouge »). C’est peut-être Glan Teivy, d’après lady Guest, à un mille et demi de Cardigan Bridge. Il y a des villages de Rulann en Bretagne armoricaine aussi.