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trois d’Ystrat Tywi (Carmarthen)[1]. À cette époque, Math, fils de Mathonwy, ne pouvait vivre qu’à la condition que ses deux pieds reposassent dans le giron d’une vierge, à moins toutefois que le tumulte de la guerre ne s’y opposât[2]. La vierge qui vivait ainsi avec lui était Goewin, fille de Pebin, de Dol Pebin[3] en Arvon. C’était bien, à la connaissance des gens du pays, la plus belle jeune fille de son temps. Math résidait toujours à Caer Dathyl[4] en Arvon ; il ne pouvait faire le

  1. En gros, Ystrad Tywi (vallée de la Tywi), représente le comté actuel de Carmarthen. Il y a cependant deux modifications importantes : le Carmarthenshire ne comprend pas le Cymmwd de Gower qui est actuellement en Glamorganshire ; il comprend, en exceptant le petit district de Velfrey, tout le Cantref Gwarthaf, le plus considérable des sept Cantrefs de Dyfed (Egerton Phillimore, Owen’s Pembrok. I, p. 216, note 1).
  2. Parmi les fonctionnaires de la cour, figure, dans les Lois, le Troediawc ou porte-pied. Son office consiste à tenir le pied du roi dans son giron, depuis le moment où il s’esseoit à table jusqu’au moment où il va se coucher ; il doit gratter le roi, et défendre le roi tout ce temps contre tout accident. Il a sa terre libre, sa toile et son drap du roi, et un cheval aux frais du roi. Il mange au même plat que le roi, le dos tourné au feu. Son sarhaet « compensation pour outrage, » est de cent vingt vaches payées en argent. Sa valeur personnelle est de cent vingt-six vaches, avec augmentation possible. Il peut protéger un coupable en le faisant sortir depuis le moment où le roi met le pied dans son giron jusqu’au moment où il se retire dans sa chambre (Ancien Laws, 1, p. 622, 660, 678).
  3. Dol, pré ou vallon fertile, souvent sur les bords d’une rivière. Dol Pebin est entre Llanllyfni et Nantlle Lakes en Carnarvon (Egerton Phillimore, Owen’s Pembrokeshire, II, p. 351.
  4. Caer Dathl, ou, avec une voyelle irrationnelle ou euphonique, Caer Dathyl et Dathal ; est encore un nom de lieu du Carnarvonshire. Le caer ou fort se trouvait sur une éminence près de Llanrwst (Lady Guest, d’après le Cambro-Briton, II, p. 3). Il en est souvent question dans les Mab. et ailleurs (Myv. arch., p. 151 col. 1 ; Llewis Glyn Cothi, IV, 1, 7).