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cette existence, les cordonniers furent animés de jalousie et de mauvais desseins contre lui ; mais il fut averti et informé que les cordonniers s’étaient entendu pour le tuer : « Seigneur, » dit Kicva, « pourquoi supporter pareille chose de ces vilains ? » ― « Laissons, » répondit Manawyddan, « et retournons en Dyvet. » Ils partirent pour Dyvet.

En partant, Manawyddan emporta avec lui un faix de froment. Il se rendit à Arberth et s’y fixa. Il n’avait pas de plus grand plaisir que de voir Arberth et les lieux où il avait été chasser en compagnie de Pryderi et de Riannon. Il s’habitua à prendre le poisson et les bêtes sauvages dans leur gîte. Ensuite il se mit à labourer la terre, puis il ensemença un clos, puis un second, puis un troisième. Il vit bientôt se lever le froment le meilleur du monde et le blé de ses trois clos grandir de même façon ; il était impossible de voir plus beau froment. Les diverses saisons de l’année passèrent ; l’automne arriva. Il alla voir un de ses clos : il était mûr. « Je moissonnerai celui-là demain. » dit-il. Il retourna passer la nuit à Arberth, et, au petit jour, il partit pour moissonner son clos. En arrivant, il ne trouva que la paille nue ; tout était arraché à partir de l’endroit où la tige se développe en épi ; l’épi était entièrement enlevé, il ne restait que le chaume. Il fut grandement étonné et alla voir un autre clos celui-là était mûr. « Assurément, » dit-il, « je viendrai moissonner celui-ci demain. »

Le lendemain, il revint avec l’intention d’y faire