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d’eux. Mais à peine étaient-ils allés au buisson qu’ils reculèrent immédiatement, le poil hérissé et qu’ils retournèrent vers leurs maîtres. « Approchons du buisson, » dit Pryderi, « pour voir ce qu’il y a ». Ils se dirigèrent de ce côté, mais quand ils furent auprès, tout d’un coup un sanglier d’un blanc éclatant se leva du buisson. Les chiens excités par les hommes s’élancèrent sur lui. Il quitta le buisson et recula à une certaine distance des hommes. Jusqu’à ce que les hommes fussent près de lui, il rendit les abois [1] aux chiens sans reculer devant eux. Lorsque les hommes le serrèrent de près, il recula une seconde fois et rompit les abois. Ils poursuivirent ainsi le sanglier jusqu’en vue d’un fort très élevé, paraissant nouvellement bâti, dans un endroit où ils n’avaient jamais vu ni pierre ni trace de travail. Le sanglier se dirigea rapidement vers le fort, les chiens à la suite. Quand le sanglier et les chiens eurent disparu à l’intérieur, ils s’étonnèrent de trouver un fort là où ils n’avaient jamais vu trace de construction. Du haut du tertre, ils regardèrent et écoutèrent mais il eurent beau attendre, ils n’entendirent pas un seul chien et n’en

  1. Les expressions galloises de vénerie sont en général des traductions du français. À chaque pause que fait le porc Trwyth dans Kulhwch et Owen (voir les notes de ce conte), le texte dit rodes ar gyvarthva. Cette expression est inintelligible sans le secours des termes français de vénerie ; c’est la traduction galloise de l’expression rendre les abois, terme classique en usage quand le cerf ou le sanglier n’en peut plus et se repose (V. La Vénerie, par Jacques du Fouilloux, réimpression de 1844, Angers).