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de cela qu’on l’a surnommé un des trois cordonniers-orfèvres [1]. Tant qu’on trouvait chez lui soulier ou chaussure, on n’en achetait chez aucun cordonnier dans toute la ville. Les cordonniers reconnurent qu’ils ne gagnaient plus rien. À mesure que Manawyddan façonnait, Pryderi cousait. Les cordonniers se réunirent et tinrent conseil ; le résultat de la délibération fut qu’ils s’entendirent pour les tuer. « Pryderi », dit Manawyddan,« ces gens veulent nous tuer. » ― « Pourquoi supporter pareille chose », répondit Pryderi, « de ces voleurs de vilains ? Tuons-les tous. » ― « Non pas », dit Manawyddan ; « nous ne nous battrons pas avec eux et nous ne resterons pas plus longtemps en Lloegyr. Dirigeons-nous vers Dyvet et allons examiner le pays. »

Quelque temps qu’ils aient été en route, ils arrivèrent à Dyvet et se rendirent à Arberth. Ils y allumèrent du feu, et se mirent à se nourrir de gibier ; ils passèrent un mois ainsi. Ils rassemblèrent leurs chiens autour d’eux et vécurent ainsi pendant une année. Un matin, Pryderi et Manawyddan se levèrent pour aller à la chasse ; ils préparèrent leurs chiens et sortirent de la cour. Certains de leurs chiens partirent devant et arrivèrent à un petit buisson qui se trouvait à côté

  1. L’usage de peindre, gaufrer, dorer le cuir est ancien. D’après Viollet-le-Duc, on en trouve des exemples dès les premiers siècles du moyen âge. (Viollet-le-Duc, Dict., rais. du mob. fr, I.) Pour les trois cordonniers-orfèvres, v. la note à Manawyddan.