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tu veux, toute l’amitié dont je suis capable sera pour toi. » ― « J’accepte, mon âme : Dieu te le rende. Je vais aller avec toi voir Riannon et tes états. » ― « Tu as raison ; je ne crois pas que tu aies jamais entendu femme causant mieux qu’elle. À l’époque où elle était dans la fleur de la jeunesse, il n’y en avait pas de plus parfaite, et maintenant encore son visage ne te déplaira plus. »

Ils partirent aussitôt, et, quelle qu’ait été la longueur de leur voyage, ils arrivèrent en Dyvet. Ils trouvèrent festin préparé à leur intention en arrivant à Arberth ; c’était Riannon et Kicva qui l’avaient organisé. Ils se mirent tous à table ensemble et Manawyddan et Riannon causèrent. Cet entretien lui inspira pour elle de tendres sentiments et il fut heureux de penser qu’il n’avait jamais vu de femme plus belle ni plus accomplie. « Pryderi, » dit-il, « je me conformerai à tes paroles. » ― « Quelles paroles ? » demanda Riannon. ― « Princesse, » répondit Pryderi, « je t’ai donnée comme femme à Manawyddan fils de Llyr. » ― « J’obéirai avec plaisir, » dit Riannon. ― « Et moi aussi, » dit Manawyddan. « Dieu récompense celui qui me témoigne une amitié aussi solide. » Avant la fin du banquet, il coucha avec elle. « Jouissez, » dit Pryderi, « de ce qui reste du festin. Moi, je m’en vais aller porter mon hommage à Kasswallawn, fils de Beli, en Lloegyr [1]. » ― « Seigneur, » répondit Riannon,

  1. Lloegr ou Lloegyr est le nom que les Gallois donnent à l’Angleterre proprement dite, au sud de l’Humber.