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MANAWYDDAN[1], fils de Llyr


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Voici la troisième branche du Mabinogi.


Lorsque les sept hommes dont nous vous avons parlé plus haut eurent enterré dans Gwynvryn à Llundein la tête de Bendigeit Vran, le visage tourné vers la France, Manawyddan, jetant les yeux sur la ville de Llundein et sur ses compagnons, poussa

  1. C’est le même personnage que le Manannan, fils de Lir, des Irlandais (V. sur ce personnage O’Curry, On the manners, II, p. 198). Son nom dérive de Manaw, nom gallois de l’île de Man, qui désigne aussi une portion du territoire des Otadini (Manaw Gwotodin). Dans les Triades, c’est un des trois princes lleddv, obliques, ainsi appelés parce qu’ils ne recherchaient pas de domaines et qu’on ne pouvait cependant leur en refuser (Myv. arch., 304, 20 ; 404, 38) ; les deux autres étaient Llywarch Hen ab Elidir Lydanwen, et Gwgawn Gwron ab Eleufer Gosgorddvawr. Des poèmes des Iolo mss. (p. 263) lui attribuent la construction de la prison d’Oeth et Anoeth (v. Kulhwch et Olwen, p. 255, note 2). Dans le Livre Noir il devient compagnon d’Arthur et on y vante la sagesse de ses conseils (Skene, Four ancient books, II, p. 51, 7). Comme dans ce Mabinogi, il est donné par les Triades comme un des trois eur-grydd ou cordonniers-orfèvres : « Les trois cordonniers-orfèvres sont : Caswallawn, fils de Beli, quand il alla chercher Flur à Rome ; Manawyddan ab Llyr, pendant l’enchantement jeté sur Dyved ; Llew Llaw Gyffes, quand il alla avec Gwydyon chercher à avoir un nom et des armes d’Aranrot, sa mère » (Triades Mabin, p. 308, I. 14). Son nom paraît être associé à celui de Pryderi, sous la forme Manawyt, dans un poème de Taliesin (Skene, Four ancient Books, p. 155, v. 9).