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mes, voulut, de l’endroit où elle était assise entre ses deux frères, s’élancer dans le feu ; mais Bendigeit Vran la saisit d’une main et prit son écu de l’autre. Chacun aussitôt de s’attaquer par toute la maison ; cette troupe dans la même maison produit le plus grand tumulte qu’on eût vu ; chacun saisit ses armes. Morddwyt Tyllyon [1] s’écrie alors : « Gwern gwngwch uiwch Vorddwyt Tyllion [2]  !

Chacun alors se jeta sur ses armes. Bendigeit Vran maintint Branwen entre son écu et son épaule. Les Gwyddyl se mirent à allumer du feu sous le chaudron de résurrection. On jeta les cadavres dedans jusqu’à ce qu’il fut plein. Le lendemain, ils se levèrent redevenus guerriers aussi redoutables que jamais, sauf qu’ils ne pouvaient pas parler. Evnyssyen voyant sur le sol les corps privés de renaissance des hommes de l’île des Forts se dit en lui-même : « Ô Dieu, malheur à moi d’avoir été la cause de cette destruction des hommes de l’île des Forts. Honte à moi, si je ne trouve pas un moyen de salut. » Il s’introduisit au milieu des cadavres des Gwyddyl. Deux Gwyddyl aux pieds nus vinrent à lui et, le prenant pour un des leurs, le jetèrent dans le chaudron. Il se distendit lui-même dans le chaudron

  1. Morddwyd, cuisse ; armoricain ; morzed ou morzad ; tyllion parait être un dérivé de twll, trou. Taliesin fait allusion à ce personnage : « J’ai été avec Bran en Iwerddon, j’ai vu tuer Morddwyt Tyllon (Skene, Four ancient books ; II, p. 275).
  2. V. les notes critiques. Gwern est le nom du fils de Mathollwch.